Couffouleux est l’une des rares communes françaises à être orthographiée de deux manières. Avec deux f selon l’usage local qui bafoue l’étymologie du mot, avec un seul f selon l’usage « administratif »… Ce qui occasionne des malentendus (annuaire, GPS et administration n’acceptant que la version la plus maigre). Mais pourquoi ces deux Couff(f)ouleux ?
La commune « confluent »
Couffouleux vient du latin Confluentes, qui en bas latin, a donné lui-même Confluentium. Car le nom de la commune vient de « confluent » : c’est effectivement sur son territoire que l’Agoût se jette dans le Tarn, les deux principaux cours d’eau du département. Et la « Pointe », dont s’orne la commune voisine de Saint-Sulpice, est en fait située sur Couffouleux.
L’appelation Couffouleux/Coufouleux date du XVIIIe siècle. Auparavant, au gré des langues qui se sont pratiquées, diverses noms ont été employés : de Confluentes à l’ère gallo-romaine à Cofaleus ou Coffoleaux au XVIIe siècle, en passant par Confolencio (XIe), Cofolentz, Cofolenxs ou Coffolenx (XIIIe), Cofoleus ou Coffouleus (du XIIIe au XVe)… De quoi en perdre son latin !
Jusqu’au Conseil d’Etat !
Un arrêté du 3 ventose an X (22 février 1802) voulut clore la polémique en corrigeant Couffouleux en Coufouleux, afin de respecter l’étymologie du mot. Mais l’usage des deux f perdura si bien que le 28 mars 1988, le conseil municipal vota une délibération demandant au Conseil général d’avaliser Couffouleux. L’institution départementale transmit son accord à la Préfecture… Mais le long cheminement de la nouvelle orthographe se heurta à un avis négatif du Conseil d’Etat qui refusa la double consonne et rétablit officiellement Coufouleux.
Nous en sommes encore là et si les habitants, l’autorité communale et quelques instances bienveillantes continuent d’écrire Couffouleux, factures et autres documents officiels se rangent à l’appelation avalisée par le Conseil d’Etat.
Mais, avec un seul ou deux f, puissiez-vous bien vivre à Couffouleux !
Source : « Couffouleux d’Albigeois – Histoire et patrimoine » de Martine Bourdaries et Claude Lautier (Ed. Confluences, sept. 2005)